Des solutions existent!
Il faut se rendre à l’évidence: les responsables politiques ne perçoivent les personnes vivant en marge de la société que de manière tout aussi marginale. Dans le meilleur des cas, on leur attribue un lieu où se tenir; dans le pire on les chasse d’un endroit à l’autre. Ce n’est en effet pas avec ce cheval de bataille que l’on gagne de nouvelles voix, et l’électorat est peu sensible aux arguments d’une politique axée sur les besoins des toxicomanes ou des personnes alcoolo-dépendantes, prête à les prendre au sérieux et à leur ouvrir des perspectives.
Comme c’est aussi la société dans son ensemble qui a permis que des êtres humains tombent dans l’addiction, il serait logique de s’attendre à ce qu’elle assume sa part de responsabilité vis-à-vis d’eux en leur accordant un minimum de dignité et en leur permettant de travailler dans la mesure de leurs moyens.
A Berne, le projet «Azzurro» de la Croix-Bleue est un bon exemple de la concrétisation de ce principe: les personnes désinsérées socialement prennent des responsabilités dans l’entreprise et s’y engagent personnellement. Cela leur permet d’acquérir de l’assurance et de renforcer leur confiance en elles-mêmes, conditions indispensables au retour à la vie professionnelle. Et même si cela devait ne pas aboutir, en fin de compte, le simple fait d’avoir pu collaborer à un tel projet vaut mieux que d’avoir passé ses journées au rendez-vous des laissés-pour-compte.
Un des objectifs prioritaires devrait être d’informer le public sur les problèmes rencontrés par les sans-abri; la plupart d’entre eux n’ont en effet pas choisi ce mode de vie. En règle générale, ils seraient tout à fait disposés à travailler – s’ils le pouvaient. Leur reprocher un manque de volonté relève du plus pur cynisme. Par ailleurs, rien dans l’étude ne vient confirmer qu’ils mendient et usent de violence.
L’heure est venue de balayer les vieux préjugés. Que les personnes à la marge de la société ne puissent pas séduire l’électorat, soit; mais qu’au moins elles ne fassent pas l’objet d’une récupération politique et qu’on ne cristallise pas sur elles les peurs diffuses d’une partie de la population.
Thomas Uhland"
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